La crise du coronavirus actuelle a freiné le tourisme de tous les lieux et monuments de mémoire de l’explosion du Mont Saint Helens mais quarante ans après personne n’a oublié.
Le 18 mai 1980, un séisme de magnitude 5,1 déclenche l’éruption du Mont St Helens. Sa puissance colossale a rayé de la carte 600 km2 de l’État de Washington. C’est l’une des explosions volcaniques les plus dévastatrices de l’histoire moderne. Et quarante ans après, le mont St Helens reste menaçant.

Le 18 mai 1980 à 8h30 du matin, un tremblement de terre de magnitude 5,1 sur l’échelle de Richter secoue la face nord du mont Saint Helens.
Les scientifiques estiment que lorsque le volcan est entré en éruption, son explosion était 500 fois plus puissante que la bombe atomique d’Hiroshima. C’est l’éruption volcanique la plus destructrice de l’histoire américaine et l’une des pires de l’histoire moderne de l’humanité.
15 minutes de terreur absolue, la déflagration est ressentie jusqu’en Californie, à environ 300 km. Le souffle est dévastateur. Le sol est littéralement arraché. Des millions d’arbres et des milliers d’animaux n’ont pas l’ombre d’une chance de résister à la fureur du volcan.
Des cendres et des gaz s’élèvent jusqu’à plus de 20 km de haut. Un incroyable nuage se déplace à plus de 500 km/h. La chaleur extrême qui se dégage fait fondre la neige. Des boues déferlent alors sur les vallées environnantes et ravagent tout sur leur passage : 250 maisons, 47 ponts, près de 300 km d’autoroutes sont détruits par l’équivalent d’un tsunami. 600 km2 sont littéralement rayés de la carte de l’État de Washington. Pendant les heures qui suivent, la région est plongée dans la pénombre.
Cette chaîne d’événements cataclysmiques a tué 57 personnes et des milliers d’animaux. Il est presque étonnant que le bilan humain n’ait finalement pas été pire, compte tenu de la violence inouïe de cette catastrophe naturelle. Mais les premières alertes avaient commencé en mars.

En effet, un premier séisme de magnitude 4,2 avait déjà secoué le mont. Suivi de plusieurs autres, peu profonds. La situation avait mis les géologues et volcanologues de l’U.S. Geological Survey (USGS) en alerte. Ils avaient compris qu’il s’agissait probablement de la poussée d’un magma qui tentait de se frayer un chemin vers la surface. L’état d’urgence avait alors été déclaré.
Ce n’est que plusieurs semaines plus tard que le mont St Helens s’est déformé. Une bosse sur le flanc nord apparaissait. Un dôme qui s’élevait de deux mètres par jour. Et des séismes toujours présents. Aussi les autorités décidèrent d’évacuer la zone le 14 mai 1980, sur les conseils avisés des scientifiques, ce qui a permis de sauver des vies. C’était quatre jours seulement avant qu’il n’explose.

Les espèces animales qui ont survécu à l’explosion ont permis d’apporter de l’azote et du carbone pour que la végétation et la vie sauvage reprennent leurs droits. On trouve désormais en ces lieux des insectes qui n’existent nulle part ailleurs.
Mais on sait que la menace persiste. Et les experts continuent de surveiller le Mont Saint Helens qui a perdu 400 mètres de haut.
Son ascension est possible aujourd’hui avec un permis obligatoire de mars à novembre.
Emmanuelle