L’exposition « City of Tomorrow » présente les pièces maîtresses de la collection d’art moderne et contemporain de Virginia Wright au Seattle Art Museum.

IMAGE: Courtesy Seattle Art Museum

Quand nous parlons d’Art à Seattle, et surtout d’art contemporain, nous devons parler de Virginia Wright. Sans elle, Seattle n’aurait pas une aussi vaste collection d’art. Elle et son mari, Bagley, ont construit la culture de l’art moderne à Seattle. Virginia, ou Jinny, est la fille de Prentice et Virginia Bloedel, des titans de l’industrie du bois, qui ont fait don de leur propriété sur l’île de Bainbridge pour créer la magnifique Réserve de Bloedel.

Virginia et son mari ont fait de Seattle un centre culturel. Au début des années 50, elle a commencé à collectionner de l’art. La première pièce qu’elle acheta fut celle d’un artiste peu connu, Mark Rothko, qui allait devenir l’une des figures majeures de l’expressionnisme abstrait. La plus grande partie de leur collection se trouvait chez eux dans les Highlands. Leur maison a été conçue comme une galerie, avec des murs assez grands pour contenir certaines de leurs plus grandes œuvres d’art. Même la structure de jeu pour leurs enfants devait être de l’art. En 1965, Virginia commissionne au sculpteur new-yorkais Mark di Suvero une œuvre pour son jardin. Cette pièce, Bunyon’s Chess, a par la suite été offerte, avec des œuvres d’Elsworth Kelly, Tony Smith, Anthony Carro et Roxy Paine, au Parc Olympique de sculptures de Seattle en 2007.

Jinny Wright a participé à de nombreux aspects de la vie artistique à Seattle, notamment avec l’ouverture d’une galerie à but non lucratif de 370 mètre carrés, à Dexter dans le quartier de South Lake Union, appelée la Wright Exhibition Space. La galerie était consacrée à l’art contemporain du XXe siècle. Malheureusement, elle a fermé en 2014. J’ai eu la chance de voir leur dernière exposition « 9 from LA« .

« City of Tomorrow » présente les pièces maîtresses de la collection d’art moderne et contemporain de Jinny. Les 64 pièces présentées donnent un aperçu de l’histoire de l’art moderne aux États‑Unis et en Europe, ainsi que des tendances qui ont marqué ces 60 dernières années, de l’expressionnisme abstrait au pop art en passant par le minimalisme. Certaines de ces pièces sont exposées au SAM pour la première fois. Le travail est accompagné d’objets qui documentent le lien entre l’exploration culturelle de Jinny et la croissance de Seattle.

Dans cette exposition, on peut distinguer le sens de l’humour de Jinny dans sa collection, et ses choix artistiques. Une grande peinture abstraite, «Big Picture: Art After 1945» (Franz Kline), peinte avec des coups de pinceaux de peinture noire en grand mouvement apparemment aléatoire, est accompagnée d’une étude plus petite avec exactement la même composition. «Urinal» de Robert Gober fait un clin d’oeil à Marcel Duchamp.

Plus que tout, cette exposition montre une femme particulierèment intelligente, avec un grand amour et une curiosité pour l’art et les artistes, qui a choisi de partager cet amour avec la ville de Seattle. Une exposition à ne pas manquer.

CLaire