La découverte de ce petit restaurant coréen à Gorgetown nous a enchanté, nous avons voulu en savoir plus ! Jeanny Rhee nous a accordé un peu de temps, merci Jeanny !

Quel est votre parcours ?
J’ai grandi à Renton, WA, où je suis venue de Corée à l’âge de 3 ans avec mes parents. Je suis allée à l’Université de Washington et j’ai obtenu mon diplôme en 2015, en journalisme et en sciences de la nutrition. Puis, j’ai travaillé quelques années dans le marketing dans des entreprises de technologie avant de me lancer dans la création d’une entreprise.

Comment avez-vous démarré BopBox ?
J’ai commencé dans l’industrie alimentaire en créant des laits sous la marque Haus Mylk, une gamme de boissons à base de plantes qui est faite avec des noix sans additifs ni conservateur.
Je suis intolérante au lactose et je n’ai pas trouvé de marque de lait qui me convenait, alors j’ai fait la mienne. J’étais (et je suis toujours) très intéressée par la nutrition. J’étais vegan à l’université donc je savais déjà faire mes propres laits à base de plantes.
J’ai trouvé une cuisine communautaire à Seattle pour commencer à préparer les boissons, mais je savais que je voulais avoir mon propre espace pour plus de rendement et de flexibilité. Par hasard, un soir, je suis passée par Georgetown et j’ai vu un panneau « À vendre » sur une vitrine. J’ai conclu un accord pour l’achat de l’espace vacant.
Pour utiliser l’espace, nous devions servir de la nourriture, autre chose que la simple vente de lait de noix. Posséder un restaurant a toujours été le rêve de mes parents, surtout ma mère. Nous nous sommes lancés, avons créé un menu et la marque BOPBOX.
La rénovation de l’espace n’a pris que deux mois. Tout, de la peinture et du décor, à l’enseigne du restaurant, a été préparé et réalisé par la famille et les amis. Nous avons eu la chance que notre espace soit assez petit pour permettre une plus grande flexibilité dans l’aménagement et la conception du mobilier.
Nous avons ouvert BOPBOX le 19 novembre 2018.

Avez-vous travaillé dans le secteur de l’alimentation avant de créer votre propre entreprise ?
Mon premier emploi était chez Baskin-Robbins quand j’avais 15 ans. J’ai occupé plusieurs emplois de service depuis lors et j’ai fait mes études. L’intérêt pour la cuisine ou le travail dans un restaurant n’était pas encore là. Je n’avais pas l’intention de créer un restaurant. Mon intérêt pour le bien-être, la culture alimentaire et l’identité culturelle ne s’est manifesté qu’au moment de ma candidature à l’université en 2017. Après avoir envisagé des options financières qui m’obligeaient à contracter un prêt et à déménager sur la côte est, j’ai évolué, j’ai ressenti le désir de tenter l’aventure même si cela signifiait rester à Seattle.
J’ai donc décidé de rester. J’ai analysé le marché et pensé à des concepts alimentaires qui pourraient manquer à notre ville ; des choses que j’aurais souhaité . A l’époque je ne pensais qu’au lait de noix maison, puis j’ai envisagé une nourriture coréenne fraîche et abordable . J’ai pensé que d’autres pourraient être intéressés.
Pendant 2 ans, je me suis formée et je continue à apprendre. Les défis sont constants : la prochaine étape de BOPBOX dans 2 ans, 5 ans…les gens qui vont et viennent, les nouveaux menus, l’équipement qui vieillit de façon inattendue, l’amélioration efficace de notre espace, la réduction des coûts sans sacrifier la qualité … mais c’est très gratifiant. Ce n’est pas facile et je suis tellement reconnaissante d’avoir une famille de soutien qui est intelligente, incroyablement créative et ingénieuse.

Comment décririez-vous la nourriture que vous proposez au BopBox ?
Au BOPBOX, la nourriture coréenne est accessible, personnalisable selon votre humeur. Je n’aime pas décrire notre menu comme une « fusion » ; nous ne mélangeons pas deux cuisines opposées. Nous avons conservé beaucoup de techniques et de concepts de cuisine traditionnelle, comme le Bibimbop servi dans une marmite en pierre, ou notre best-seller, le Bulgogi Bopbowl, qui est omniprésent et que l’on trouve partout en Corée, mais nous l’avons fait nôtre.
La base est très traditionnelle, mais nous nous donnons la liberté d’agrémenter les plats avec des ingrédients saisonniers et non traditionnels. Lorsque nous créons un menu, ma famille et moi nous entendons sur ce qui est bon et sur le goût de la nourriture coréenne, mais la question est de savoir comment le réaliser d’une manière intéressante, nouvelle et encore familière au palais moderne. C’est un processus très créatif et collaboratif que je trouve des plus agréables. Il est intéressant de noter que la dichotomie de cette approche de la cuisine coréenne reflète mon identité culturelle en tant que Coréenne et américaine. Cela a renforcé ma curiosité et mon appréciation de mon héritage.
D’où vient le nom de BopBox?
La décision sur le nom est la dernière et la plus difficile. Je voulais un nom accrocheur, qui résonnait de façon décontractée et qui faisait référence à la culture coréenne. » Bop signifie à la fois » repas » et » riz » en coréen et quand les gens se saluent en Corée, ils se demandent : » Avez-vous eu du Bop? » J’ai d’abord hésité à utiliser le mot «BOX» je n’étais pas sûr. Mais je pense qu’il aide les gens à se souvenir de nous. Nous avons beaucoup de nouveaux arrivants par le bouche-à-oreille, et qui valident notre choix.

Comment Covid-19 a-t-il affecté votre restaurant ?
Lorsque la pandémie a commencé, nous avons fermé pendant près de deux mois, de la mi-mars à la mi-mai, parce que je ne voulais pas risquer de rendre ma famille et mon personnel malades. Puis nous avons mis à disposition des commandes de plats « à emporter ». Nous avons mis à profit ce mois d’arrêt pour s’assurer que nos recettes pouvaient supporter d’être réchauffées ou mangées froides, que le transport n’altérait pas la qualité.
Heureusement, notre nourriture tient très bien et nous avons également inclus dans le menu « BOPBOX’D Bentos » qui sont inspirés par le Dosirak coréen, un repas de midi en boîte qui voyage bien et ne nécessite pas d’être réchauffé. Nous avons gagné en popularité depuis qu’on l’a lancée en mai.
Avant le COVID, nous étions ouverts pour le déjeuner seulement avec un service de dîner le samedi et nous étions fermés le dimanche et le lundi. Maintenant, nous sommes ouverts pour le déjeuner et le dîner, du mardi au samedi et nous sommes de plus en plus occupés. Nous avons des commandes en ligne pour les plats à emporter, des livraisons à Seattle et cela fonctionne très bien. Pour l’instant, nous n’avons pas l’intention de proposer un dîner à l’intérieur et nous prévoyons de reconfigurer notre aménagement pour utiliser au mieux notre espace de restauration.
Un projet d’ouverture d’un autre restaurant dans une autre partie de Seattle ?
Nous avons des habitués et des nouveaux arrivants qui nous demandent d’ouvrir plus près de chez eux (où que ce soit), mais j’aimerais continuer à prendre mon temps et à garder mes options ouvertes. Je suis reconnaissant aux gens qui font le déplacement pour nous rendre visite et je pense que c’est un facteur déterminant pour que notre produit reste frais et constant. La pandémie et les fermetures de restaurants ont donné un aperçu de ce que nous devrions faire ensuite, ce qui coïncide avec un concept dont j’ai toujours rêvé mais Il est trop tôt pour le dire. Cela correspond en tout cas à la devise du BOPBOX, « de la bonne nourriture quotidienne, faite au quotidien ».
Pour en savoir plus sur le restaurant, cliquez sur le lien BOPBOX
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Translated by Emmanuelle